Bêtes Sauvages
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Bêtes Sauvages

N'entrez pas...
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 

 Chapitre 1

Aller en bas 
AuteurMessage
Golden
Admin
Golden


Messages : 295
Date d'inscription : 26/07/2010

Chapitre 1 Empty
MessageSujet: Chapitre 1   Chapitre 1 EmptyLun 3 Déc - 17:54

Les lacets de ma botte droite se sont détachés. Je me penche avec un soupir alors que mes longs cheveux noirs me retombent dans le visage. Mes doigts attrapent les deux ficelles effilochées et crasseuses et s’appliquent à reproduire le nœud rebelle. Je me relève rapidement, pressée de partir. Je tombe cependant nez-à-nez avec la petite Alicia, que je n’ai pas entendu approcher. Je plie donc un genou et le pose sur le sol poussiéreux de l’entrée du hangar. Je ne pourrai jamais sortir d’ici décidément. La fillette s’avance, ses grands yeux verts pleins d’eau. Sa tête blonde ébouriffée ne laisse aucun doute sur sa situation, ni sur ses intentions. D’une part, la pauvre enfant a encore subi une nuit de terribles cauchemars lui faisant revivre la mort de ses parents, de l’autre elle vient chercher du réconfort auprès de moi. Je l’attire contre ma poitrine et flatte sa longue chevelure dorée. J’aimerais pouvoir en faire plus. Ses petites mains se referment contre mon dos et je sens quelques larmes s’échapper de sous ses paupières closes.

« Alicia… »

La petite reste inconsolable. Et le soleil qui se lève… Je dois me dépêcher si je tiens à éviter les problèmes. J’y tiens. Je repousse doucement la petite fille. Je lui adresse un petit sourire en séchant du pouce ses grosses larmes de Krookodile. Je n’ai aucune chance dans ce combat contre la tristesse. Bientôt, de nouvelles gouttelettes viennent inonder ses iris d’émeraude.

« Allons ma belle… ne pleure pas. Ce n’est qu’un cauchemar. »

Alicia essuie du revers de la main ses nouvelles larmes. Ses yeux fixent obstinément le sol. Nous savons toutes les deux qu’il ne s’agit pas seulement que d’un mauvais rêve. Nous préférons tout de même le croire.

« Tu vas revenir, hein, Charlie? » fait l’enfant d’une voix enrouée.

Je lui souris. Elle me pose cette question à chaque fois. Et toujours cette même réponse :

« Bien sûr que si. Maintenant, retourne te coucher, je serai de retour pour midi. »

Je me redresse et ajuste mon arc à flèches que j’ai passé autour de mon torse pour un transport plus efficace. Je déteste cette arme encombrante et franchement inutile. Mais les enfants tiennent à ce que je l’emporte dans mes expéditions. Les quelques flèches que le carquois contient ne me serviraient pas à grand-chose en cas d’attaque, mais vaut mieux les avoir au cas où. Enfin, il s’agit de l’argument principal de mes petits protégés. Alicia, ici, présente, en est la cadette et ma préférée. Le groupe comporte treize garçons et filles orphelins. Les plus vieux m’aident à ramener de la nourriture et autres objets essentiels à notre survie. Ces aventures au-dehors ont coûté la vie à plusieurs d’entre nous. Mais jamais ils ne m’auront moi. Alicia sait bien que je suis plus maligne qu’eux. Elle retourne donc se coucher, à contre cœur. Ravie de la voir obéir, je la suis du regard avec une tendresse infinie. Je me promets de lui rapporter un bon repas pour ce soir.

Après un dernier regard vers le hangar, je me glisse dans l’étroite ouverture, entre deux planches de bois, qui mène au-dehors. Vu de l’extérieur, le hangar n’a rien d’attrayant. Le toit s’est à moitié effondré sur lui-même alors que des planches de bois recouvrent toutes les portes de l’endroit, y compris celles du devant, les plus grandes. Si l’intérieur n’a rien de plus grandiose, une trappe, bien dissimulée du regard d’autrui par de grands tonneaux placés devant, mène à notre chez nous. Un sous-sol froid et humide mais bien caché et spacieux. J’y habite depuis l’incident, il y a sept longues années. Le hangar se trouve en périphérie de Hearthome City, dans un secteur industriel très peu prisé de nos amis les Red Stars. C’est donc avec assurance que je traverse la rue. Mes pas ne provoquent aucun bruit sur la chaussé parsemés de débris. Je me faufile entre de vieux hangars, semblables au nôtre, et des usines en ruines. Leurs murs gisent en milliers de briques dans les ruelles. Je connais ce parcours par cœur. J’emprunte ce chemin tous les jours ou presque à présent. Il s’agit de la partie facile. Le vrai défi commence alors que j’aperçois les restes de l’Amphithéâtre qui a autrefois fait la renommée de la ville.

Ici, les Étoiles Rouges passent souvent. Je dois donc me montrer des plus prudentes. Je serre le poing autour de mon couteau, bien à l’abri dans la poche de mon pantalon. Voilà une arme que j’apprécie. Un outil non négligeable dans mes expéditions, en plus d’être pratique dans les situations inattendues qui exigent un peu de corps à corps. En plus de tout cela, mon couteau se dissimule facilement. Pas comme cet arc stupide. Je ronchonne encore une fois sur cet objet en m’avançant dans la rue. Une clôture métallique renversée me procure une certaine cachette. Les environs sont déserts à cette heure-ci. Le soleil se lève à peine à l’horizon et l’air frais de l’automne fait voler ma longue chevelure noire. Je joue distraitement avec une mèche en préparant mon plan d’action dans ma tête. Je vais me diriger vers l’ouest d’Hearthome City aujourd’hui, dans ces quartiers plus riches où je suis certaine de dénicher un peu de nourriture. Je monte sur le capot d’une voiture après m’être bien assurée de la tranquillité de l’endroit et grimpe au-dessus des restes fracassés d’un mur de brique de l’Amphithéâtre. Je m’y hisse sans trop de mal et me laisse tomber de l’autre côté. Ici, je serai en sécurité. Je me trouve dans une salle à l’entrée, une sorte de bureau. Je m’enfonce dans les couloirs de l’endroit et retrouve sans difficulté les estrades impressionnantes de la salle de spectacles. Ici se sont déroulés des centaines de Concours rassemblant les meilleurs Coordinateurs. À présent, quelques vieillards édentés y ont trouvé refuge. Certains dorment toujours sur les bancs des estrades, mais un petit groupe s’est déjà assemblé sur le terrain pour fumer leurs cigarettes. J’ignore où ils les trouvent, mais ils prennent un grand plaisir à souffler cette fumée nauséabonde vers le haut plafond. Je les salue d’un regard avant de m’engouffrer dans le couloir qui menait anciennement aux coulisses. Je ne m’y attarde pas plus longtemps.

Je ressors de l’Amphithéâtre, pressée et de mauvaise humeur. J’ai mis beaucoup trop de temps à partir ce matin et voilà que je sens déjà la ville s’éveiller. Je dois emprunter un chemin alternatif pour éviter de me faire prendre. Va pour le quartier dit « neutre ». Là où rien de bon ne peut se passer. Cette partie de la ville a été miraculeusement épargnée, dans la mesure du possible, de l’incident. Je me cache donc dans les ombres des immeubles, espérant ne pas me faire remarquer. Je remonte ma capuche sur ma tête et presse le pas. Dans les rues étroites s’amassent déjà des hommes peu sympathiques qui s’échangent de la nourriture, des cigarettes, de la drogue et des services. Ces hommes ne travaillent que pour eux-mêmes et ne cherchent qu’à survivre. Ils tuent et volent. J’arrive à ne pas me faire remarquer, grâce à ma démarche de chat plus silencieuse qu’une ombre. Je passe tout près d’un groupe qui ne me porte aucune attention. Je me mets alors à courir. Je dois quitter cet endroit au plus vite avant que ce piège à Rattata ne se referme sur moi.

Mon moyen de prédilection pour éviter de me faire remarquer? Passer par-dessus. Grâce à une gouttière bien solide j’arrive à escalader le mur d’un immeuble. L’ascension est pénible et bientôt, tous les muscles de mon corps menacent de fendre. Par contre, un exercice régulier me permet de me hisser sur le toit. Je me force à ne pas regarder en bas, dix mètre en bas, afin de vaincre mon vertige. Je ne m’habituerai jamais aux hauteurs. Je continue ma course sur le toit et saute sur celui le plus proche, à peine un mètre plus loin. Le bâtiment à ma droite, un bloc appartement, offre une vue alléchante : une fenêtre ouverte. À l’intérieur, je peux apercevoir une cuisine et un garde-manger dont la porte est ouverte… Plein de nourriture. Je n’aurai peut-être pas besoin d’aller si loin que ça finalement. Je souris intérieurement. Voilà qui fera un magnifique repas pour toute la bande!

D’un bond agile, je me laisse tomber sur la plateforme la plus près de moi de l’escalier de service. Je redescends dans la ruelle quatre à quatre. Je réfléchis à la façon dont procéderai pour pénétrer dans l’appartement, qui se trouve au deuxième étage. Après un rapide examen de la paroi, je réalise que je n’ai aucune chance de l’escalader. Il me faudra utiliser une nouvelle technique. J’attrape deux Poké Balls accrochées à ma ceinture et bien dissimulée par mon manteau. Je le jette au-dessus de ma tête et apparaissent tour à tour un Eevee et un Mudkip sur le rebord de la fenêtre qui m’observent les yeux brillants. Je leur fais signe d’entrer. Les deux bestioles ne se font pas prier. Ils reviennent près de la fenêtre, la gueule remplie de victuailles. Bingo. J’ouvre bien grand mon sac et récupère les conserves qu’ils font tomber de là-haut. Mes deux complices s’activent ainsi pendant près d’une quinzaine de minutes. Mes complices de toujours. Mandie la Eevee et Gordon alias Gordy le Mudkip. Deux Pokémon exceptionnels. Mes protecteurs et anges gardiens. Une fois que le sac est bien plein, je les rappelle à leurs balles. Vaut mieux fuir maintenant. La chasse a été bonne, temps de rentrer au bercail.
Revenir en haut Aller en bas
https://haute-sauvagerie.forumsrpg.com
 
Chapitre 1
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Chapitre 1
» Chapitre I : Les élus
» Nuka Chapitre 1
» Image du chapitre 3

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bêtes Sauvages :: Here Comes The MAGIC :: Histoire-
Sauter vers: